La Laponie… Un nom doux qui laisse rêveur, une contrée mystérieuse, mais qui est-elle réellement ? La Laponie est, avant tout, une région dite transnationale car elle traverse quatre pays : la Norvège, la Suède, la Finlande et l’extrême ouest de la Russie. Elle se situe au-dessus du cercle polaire arctique et les conditions hivernales nous donnent un environnement aussi redouté qu’enchanteur. Dans cet article, découvrez les bases pour bien préparer votre voyage en Laponie.
Climat
Selon la période de l’année pendant laquelle vous souhaitez partir en Laponie, il faut être prêt à rencontrer toute éventualité climatique. C’est une destination qui est particulièrement prisée l’hiver et il est vrai que les conditions météorologiques peuvent être assez rudes.
Quand partir ?
Si vous voulez profiter des paysages enneigés et des aurores boréales, il faut absolument partir l’hiver. Et oui, il n’y a plus de neige en été ! Selon la région où vous projetez de voyager en Laponie, l’enneigement peut être déjà très correct fin novembre et ce, jusqu’à début avril.
Si vous souhaitez expérimenter la nuit polaire, il faut venir entre début décembre et mi-janvier environ. C’est à ce moment que les journées sont les plus courtes, étant donné que nous sommes au nord du cercle polaire et avec l’inclinaison de la Terre, le soleil ne passe plus au-dessus de la ligne d’horizon pendant un certain moment. Ainsi, vous évoluez dans une sorte de pénombre bleutée que l’on appelle en finnois le « kaamos » et qui dure entre 10h et 13h, au plus court. En-dehors de ces heures-là, il fera nuit noire ! Il faudra donc supporter cela si vous souhaitez passer les fêtes de fin d’année au pays du Père Noël.

La période que je préfère et que je vous conseille, c’est entre mi-janvier et fin février. Le retour du soleil se fait sentir et les lumières sont absolument incroyables ! On assiste à un lever et un coucher de soleil en pleine journée sans avoir à se lever aux aurores, ni veiller tard. Pendant ces beaux jours, on peut voir que la nature dans son manteau blanc est couverte de tons roses, violets et orangés : un spectacle pour la rétine !
Comment s’habiller ?
Dans un premiers temps, pour les couches extérieures, tout dépend si vous partez en autonomie ou en voyage organisé. Si c’est la première option que vous avez choisie, équipez-vous bien : voyagez avec des bottes montantes avec chaussons intérieurs en feutre si possible (exemple : Sorel) et une doudoune assez épaisse mais où vous pouvez superposer les couches en-dessous sans être serré (j’aime beaucoup la marque Kilpi). Ainsi qu’une paire de moufles, mieux que des gants parce qu’elles n’isolent pas les doigts et ils peuvent donc se réchauffer entre eux. Si vous avez une combinaison intégrale c’est le top ! Si vous êtes en voyage organisé, renseignez-vous pour savoir si on vous prête du matériel sur place. Si c’est le cas, ce sont généralement les trois pièces citées auparavant : combinaison, bottes et moufles/cagoule.

Pour les sous-couches, on applique la technique de l’oignon : superposer 3 couches. Il faut s’équiper de vêtements dits techniques avec un maillot de corps à manches longues isolant, mais respirant, et faites de mêmes avec un caleçon long pour le bas. Vous trouverez de très bons articles chez Décathlon, sans dépenser une fortune et c’est quelque chose que vous pouvez garder pour l’hiver à la maison. Par-dessus, en haut, munissez vous de polaires ou de pulls en laine (le Mérinos est génial) et en bas, libre à vous d’ajouter un caleçon en polaire ou un jogging fera l’affaire également.
Enfin, n’oubliez pas les extrémités ! J’ai déjà parlé des moufles, mais n’oubliez pas la tête : 40% de la chaleur du corps s’échappe par le crâne, donc bonnet ou cagoule sont de rigueur et vous pouvez l’associer à une écharpe ou un tour de cou. Pour les pieds, c’est la même chose. On superpose les paires, deux ou trois selon les températures du jour. La règle d’or : avoir suffisamment de place entre les couches de vêtements pour que l’air circule et recréer le principe d’isolation, si on est trop serré on attrape froid. Oubliez le maquillage et les crèmes hydratantes à base d’eau à la maison, mais prenez un baume à lèvres et des beurres ou huiles pour hydrater votre peau.
Aurores boréales
C’est la motivation numéro 1 pour beaucoup de voyageurs qui se rendent dans le grand Nord. Effectivement, c’est un spectacle dans le ciel qui nous laisse sans voix, on se sent tout petit et l’univers nous remet un peu à notre place. Même si c’est un rêve, cela ne doit pas constituer la totalité de votre voyage en soi ; il faut se rappeler que c’est un phénomène naturel et rare et que ce n’est donc pas garanti sur facture.
Conditions
Premièrement, qu’est-ce qu’une aurore ? Cela se produit grâce à l’activité solaire. Lorsqu’une tempête survient à la surface du Soleil, celle-ci projette des vents solaires chargés en particules, qui vont voyager dans l’espace jusqu’à rencontrer notre magnétosphère : le bouclier magnétique de la Terre. Ce bouclier devient plus sensible aux pôles et on le représente souvent comme un entonnoir dans lequel viennent s’engouffrer les particules de vents solaires. Ces dernières vont venir stimuler les atomes de gaz présent dans l’atmosphère, créer un trop-plein d’énergie, qui est relâché en lumière. C’est ce qu’on observe dans le ciel : une aurore polaire. On dit boréale pour le Nord et australe pour le Sud.
Alors maintenant, comment les observer ? Dans un premier temps, il faut que le ciel soit complètement noir et dégagé. Pas la peine de se déplacer si le ciel est couvert de nuages ou en été, car il n’y a pas du tout de nuit en période estivale, c’est ce qu’on appelle le soleil de minuit ! D’autre part, il est préférable de s’éloigner au maximum de toute pollution lumineuse, comme les lumières d’une ville ou d’un hôtel. Parfois, la pleine lune est considérée comme une pollution lumineuse, mais dans ce cas on ne peut rien faire. Et dernier conseil : armez-vous de patience. Si on dit que l’on part chasser les aurores ce n’est pas pour rien, ça se mérite.
Photos et matériel
A l’ère du numérique, qui aura les plus belles photos ? Capturer des aurores n’est pas si simple. Si vous disposez d’un smartphone dernière génération, avec quelques réglages « nuit » et « pose longue » vous pouvez déjà avoir une bonne base de photo. Mais le mieux reste l’appareil photo combiné à un trépied, pour garantir la stabilité et la netteté de vos clichés.
Pour les détails des réglages de l’appareil photo, je vous laisse découvrir le carrousel ci-dessous. Vous trouverez toutes les informations nécessaires à la réalisation de bonnes photos d’aurores. En plus de ces conseils, je vous recommande bien sûr de vous habiller correctement et de prendre un thermos avec une boisson chaude. Photographier les aurores demande du temps et il faut bien se préparer à passer plusieurs heures en extérieur. De même pour la batterie de l’appareil, pensez à en avoir une de rechange chargée pour continuer votre séance.
N’oubliez pas que, si vous ne voyez ce qui vous semble être qu’une petite aurore, c’est déjà une chance inestimable ! On s’attend souvent à une véritable tempête de vert et de rose dans le ciel à cause des photos que l’on voit sur les réseaux, les sites internet et les brochures d’agence de voyages. Rappelez-vous qu’il s’agit de la meilleure photo de toute une série, parfois retouchée et à l’issue de plusieurs heures, voire plusieurs nuits de travail. Pour vous aider, vous pouvez également consulter des applications comme Aurora Forecast pour avoir une estimation des prévisions d’aurores.
Artisanat local – Souvenirs
La Laponie et le peuple Sami sont connus pour la confection d’artisanat local et c’est le souvenir parfait si vous souhaitez ramener quelque chose d’authentique pour vous ou pour vos proches.
Parmi les objets d’artisanat réputés, on peut citer les très beaux couteaux Samis, dont les manches sont faits à partir de bois de bouleau ou bois de renne et on peut également retrouver du cuir de renne ou d’élan. Les lames sont en acier inoxydable, lisses ou frappées à la main. Vous retrouverez aussi des petites tasses en bois de bouleau que l’on appelle « kuksa » en finnois. C’est un objet utilisé au quotidien par les Samis lorsqu’ils partent en extérieur chasser ou pêcher. Certaines peuvent être incrustées de bois de renne ou d’élan, gravées avec un motif ou votre prénom, il y en a de toutes sortes et de tous tarifs aussi !

Dans un autre style, vous pourrez goûter à la viande de renne ou au réglisse salé appelé « salmiakki » le pêché mignon des finlandais. On peut également le trouver sous forme de liqueur et je vous laisse découvrir la mûre des marais nommée « lakka », une mûre jaune-orangée au goût un peu fumé. Tout se trouve facilement en grande surface, sauf les alcools de plus de 4%. Pour cela, il faut se rendre dans les magasins d’État Alko, qui régulent la vente d’alcool dans le pays.
Venir et se déplacer en Laponie
Pour venir en Laponie finlandaise, vous trouverez plusieurs aéroports dans cette région en fonction de vos besoins. Vous avez bien sûr la capitale de la Laponie, Rovaniemi, qui est desservie par de nombreuses compagnies aériennes et assez fréquemment dans la journée. Puis vous retrouvez d’autres petits aéroports comme ceux d’Ivalo, Kittilä, Kemi- Tornio et Kuusamo.
L’aéroport d’Ivalo est celui que je connais le mieux, il est tout petit et seuls les vols charters depuis Paris sont directs (pour ce qui concerne la France et valable en hiver uniquement), sinon il existe d’autres vols avec des compagnies comme Lufthansa ou Finnair, la compagnie nationale finlandaise. Si vous voyagez avec cette dernière, on vous fera forcément faire une escale à Helsinki et c’est une très bonne compagnie ! Ne manquez pas de goûter au jus de myrtille offert à bord, leur boisson signature.

Une fois arrivé, il y a des agences de location de voitures dans les aéroports, donc si vous êtes en autonomie aucun problème pour trouver. Si vous êtes en voyage organisé, votre transfert en taxi ou en bus jusqu’à votre hôtel sera certainement déjà prévu et si ce n’est pas compris dans la prestation de votre contrat de voyage, vous pouvez toujours demander un taxi vous-même si vous parler anglais. Presque tous les finlandais parlent anglais aujourd’hui. Si vous ne maitrisez pas l’anglais, pensez à préparer un petit papier avec le nom de votre destination pour le présenter à quelqu’un qui pourra vous aider.

Enfin, il est très facile de se déplacer en voiture en Finlande, les routes sont bitumées, déneigées régulièrement et ce sont des lignes droites avec un premier virage annoncé parfois dans une centaine de kilomètres. Le prix du carburant est assez cher en ce moment et il est exprimé en euros. Si vous vous déplacez en bus, il existe quelques lignes entre les villes en Laponie, mais soyez bien renseignés sur les prix et les horaires, sans quoi le voyage sera un peu plus laborieux. Ne cherchez pas de train en Laponie finlandaise, il n’y en a pas. La première gare ferroviaire que vous trouverez sera à Rovaniemi pour descendre au sud de la Finlande.
J’espère que cet article saura vous aider à préparer votre voyage en Laponie prochainement. N’hésitez pas à réagir ou à poser vos questions en commentaires, je serai ravie d’échanger avec vous sur le sujet. Hyvää matkaa !










