Des phares, des paysages à couper le souffle, la gentillesse des habitants et du beurre demi-sel. L’année 2025 m’a conduite à poursuivre ma découverte de la Bretagne avec le Finistère (29), autrement dit, le bout du monde. C’est donc naturellement que je vous propose un itinéraire d’une semaine dans le Finistère, avec suggestions de visites, tout en profitant de l’air frais breton et en partant du nord vers le sud !
- Meneham
- Trezien & Pointe de Corsen
- Le Conquet & Kermorvan
- Pointe Saint-Mathieu
- Brest & Phare du Petit Minou
- Presqu’île de Crozon
- Locronan & Quimper
Meneham
Pour cette première recommandation, allons tout au nord du département avec le site de Meneham, près de la ville de Kerlouan, le long de la côte des légendes. Baigné par des eaux cristallines dignes des Seychelles et ponctué par de gros blocs de granit, le petit village de Meneham a tout pour vous surprendre.

Son histoire remonte dans les années 1750 lorsque le corps de garde, cette maison prise entre les roches, est construit pour l’implantation des douaniers sur la côte afin de surveiller le littoral. Quant au reste du village, celui-ci est édifié au XIXe siècle et c’est à partir de cet instant que des paysans s’installent. La vie s’articule autour du travail de la terre, de la pêche et l’activité de goémonier, qui consiste à récolter les algues (goémons) sur les plages pour les utiliser comme engrais ou les brûler dans des fours à même le sol afin d’en extraire l’iode. Des conditions de vie difficiles qui ont fait émerger de nombreuses légendes autour du lieu. D’ailleurs, l’électricité n’est installée qu’en 1955 !




Aujourd’hui, il est possible de visiter l’intérieur des maisons et de prendre connaissance de l’histoire de Meneham, ainsi que de l’architecture particulière du site avec ses rares maisons au toit de chaume. L’accès au village est totalement gratuit, tout comme les expositions à l’intérieur des habitations, il y a également un restaurant et des toilettes sur place. Pour le stationnement, il faut se garer un peu en amont du site, au parking visiteurs gratuit et marcher 700 mètres.
D’autre part, si vous souhaitez prolonger l’exploration, je vous recommande de partir avec le pique-nique et de vous balader le long du sentier côtier, qui correspond à une partie du GR34. Vous profiterez alors des belles plages de sable fin et camaïeu de bleus. Vous pouvez partir vers l’ouest pour une balade aller-retour de 2h30, ou vers l’est (et c’est ce que j’ai fait) pour une promenade aller-retour de 1h30 jusqu’au phare de Pontusval. Venir peu avant le coucher du soleil est un must !
Trezien & Pointe de Corsen
Poursuivons notre itinéraire et rendons-nous à l’endroit le plus à l’ouest du pays : la pointe de Corsen. Et oui, il s’agit de la pointe la plus occidentale de France, donnant sur la mer d’Iroise, frontière entre la Manche et l’océan Atlantique, ainsi que sur les îles de Molène, Ouessant et j’en passe. L’accès à la pointe est facile, gratuit et vous trouverez sur place une table d’orientation qui vous détaille le panorama à 180° qui s’offre à vous.


De part et d’autre de cette pointe rocheuse, vous surplomberez des plages au loin, dont celle de Corsen qui est la plus proche. Toujours sur le trajet du GR34, la pointe constitue un endroit mythique pour les randonneurs qui passent par là. Mais en alternative à cette grande randonnée, je vous propose une boucle de 10 kilomètres élaborée soigneusement par l’Office de Tourisme Iroise Bretagne, qui vous conduira notamment jusqu’au phare de Trezien.



En faisant halte à ce phare construit en 1894, vous pourrez accéder à un espace d’exposition dans l’ancienne maison du gardien, sur la construction des phares de la région, mais aussi sur l’invention de la lentille de Fresnel. Imaginée par le physicien Augustin-Jean Fresnel, cette lentille est composée de prismes concentriques qui permettent de diriger la lumière, afin que le faisceau soit plus intense. Dans le cadre des phares, cela a permis de révolutionner leur conception en allégeant le poids dans les vigies et en étant plus précis dans la direction des bateaux. La visite commentée du phare est possible au prix de 5€ et en gravissant les 182 marches pour arriver au sommet, à 37,20 mètres de haut !
Le Conquet & Kermorvan
Quelques kilomètres au sud, vous trouverez la charmante ville du Conquet prospère grâce au traffic maritime opéré depuis au moins le Xe siècle. Une majeure partie des rues mène au port, en passant devant de belles maisons en pierres et ardoises : le village est sacré « Petite cité de Caractère ». Il est possible de découvrir Le Conquet à pied avec le parcours de ville, en suivant les médaillons gravés d’un crabe au sol.


La seconde alternative pour parcourir le village et la côte en se rendant au phare de Kermorvan est de le faire à vélo (location disponible à l’office de tourisme). Situé sur la presqu’île du même nom, ce phare de forme carrée – rare pour les années 1840 – et de 20 mètres de haut, est ce qu’on appelle un phare d’alignement avec d’autres de la côte en mer d’Iroise. D’ailleurs, peut-être aurez-vous la chance d’apercevoir quelques phoques venus se nourrir auprès des rochers !


Un fort précède le site et donne un superbe point de vue en hauteur pour admirer la lentille de Fresnel dont nous avons parlé plus tôt. Ce phare se visite également au tarif de 5€ et seulement 77 marches à gravir, pour donner un panorama sur le port du Conquet. Enfin, un très bon plan est disponible dans les offices de tourisme de la région pour suivre la fameuse « Route des phares » et des pass pour les visites.

Pointe Saint-Mathieu
La pointe Saint-Mathieu pourrait s’apparenter à une sorte de bout du monde avec une ambiance bien particulière ! Toujours au détour du fameux GR34, cohabitent un phare (encore un, oui), une abbaye en ruines et, quelques pas plus loin, un musée sur la Seconde Guerre Mondiale. Mais commençons avec notre phare blanc et sa belle vigie rouge. Après l’ascension des 163 marches, vous admirerez une vue comme nulle autre : au loin par temps clair, on reconnaît la pointe de Pen-Hir de la presqu’île de Crozon et la pointe du Raz ; en contrebas, on observe le sémaphore encore en activité, l’abbaye vue du ciel et si vous êtes chanceux, peut-être quelques dauphins. De plus, vous pouvez bénéficier du commentaire en haut du phare et l’accès au musée consacré au site pour un tarif de 5€.



La curiosité de la pointe est l’abbaye en ruines de Saint-Mathieu, édifice dont la construction a débuté au XIe siècle. C’est donc plus de 1000 ans d’histoire qui se déroulent sous nos yeux ! En entrant, on reste fasciné par les baies sans vitraux, les voûtes en ogive qu’on devine se rejoindre dans le ciel et les nombreuses prières de pèlerins et de marins formulées en ce lieu mystique.


D’autre part, ne manquez pas les évènements nocturnes organisés en été à la pointe Saint-Mathieu : visites au clair de lune, nuits celtiques ou jeux de pistes en consultant le site internet ici. J’ai eu la chance de revenir plus tard dans mon séjour à la pointe et d’assister à la nuit celtique avec restauration sur place, concerts de groupes locaux et feu d’artifices : une sacrée ambiance ! De plus, ce serait vraiment dommage de rater l’éclairage de la lentille du phare à la nuit tombée, et ça, vous pouvez y assister sans évènement particulier.
Approfondissez votre visite en passant sous terre. Oui, vous avez bien lu ! Sous terre pour découvrir le blockhaus « Musée mémoires 39-45 », anciennement intégré au mur de l’Atlantique. En effet, au gré de nos pérégrinations sur les côtes bretonnes, on aperçoit de nombreux bunkers et autres constructions militaires de la Seconde Guerre Mondiale et, dans ce cas, il s’agissait d’un site sur 5 étages occupé par les allemands pour surveiller l’entrée de la rade de Brest. L’émotion est au rendez-vous lorsqu’on comprend que la narration est assurée par les témoignages des habitants pendant la guerre : enfants, infirmières, gradés, soldats, résistants. Mais le point d’orgue est la simulation de bombardement de Brest dans une pièce à part. Une autre manière de présenter les traces laissées par la guerre dans la région. Le musée est accessible au prix de 8,50€ et les horaires sont visibles sur ce lien.





Brest & Phare du Petit Minou
Afin de visiter un Finistère plus urbain, il est essentiel de se rendre dans la métropole de Brest. Ville tournée vers la mer, elle a toujours vécu grâce au développement de son port stratégique, militarisé très tôt. Cette position privilégiée a malheureusement mené aux bombardements massifs que Brest a subi pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce qui l’a détruite à environ 85%. Un parcours est proposé par l’office de tourisme pour découvrir et adopter cette ville d’Art et d’Histoire ! Vous pourrez d’abord vous rendre au pied du téléphérique et, en 3 minutes de survol, arriver aux Ateliers des Capucins, anciennes prisons qui témoignent du passé industriel naval et reconverties en haut lieu de la culture brestoise.



Quelques pas plus loin, passez par la vibrante rue Saint-Malo pour renouer avec le Brest d’avant-guerre. C’est en effet, l’une des rares rues qui ne fut pas touchée lors des bombardements de 1944. On s’imprègne d’une légèreté qui caractérise le lieu, avec des pierres et des plantes, un café, des œuvres d’art et décorations partout, des chats qui ronronnent et, si vous cherchez bien, vous tomberez nez-à-nez sur une reproduction artisanale de torii japonais. Et pour remonter encore plus dans le temps et connaître l’histoire de Brest, il faut se rendre dans la Tour Tanguy. Edifice du XIVe siècle et remanié à de nombreuses reprises, c’est dans celui-ci que vous comprendrez à l’aide de dioramas (maquettes) la vie des différents quartiers brestois. Gros coup de cœur pour ce monument dont l’entrée est totalement gratuite.
En face de cette tour se trouve le château de Brest. Dressé sur un ancien castellum romain, il s’agit d’un château fort composé de plusieurs tours, puis transformé en forteresse Vauban dont le but était de défendre la ville d’attaques maritimes comme terrestres. D’ailleurs, le site abrite aujourd’hui dans une partie de ses locaux la Marine Nationale, ainsi que le musée de la Marine. Ce dernier rassemble des collections sur l’édification du lieu lui-même, ainsi que la confection et le départ de grands navires d’expédition et de guerre. L’entrée au musée s’élève à 10€ et vous trouverez les informations pour préparer votre visite sur le site.



Enfin, pour sortir un peu de la commune sans aller trop loin, partez à la découverte du fameux phare du Petit Minou, à Plouzané. Contrairement aux précédents évoqués, celui-là ne se visite pas mais, couplé au fort qui le précède, son but était de sécuriser l’entrée de la rade de Brest. Logé sur un piton rocheux et relié par un pont en zigzag aux falaises encadrant le littoral, le phare se tient au milieu d’eaux tumultueuses mais d’un bleu caribéen ! Ne manquez pas de vous offrir une pause baignade sur la plage du Petit Minou juste à côté.




Presqu’île de Crozon
La presqu’île de Crozon est certainement l’un des plus beaux endroits du Finistère : eaux transparentes, landes colorées et paysages sauvages sont au rendez-vous. Vous pouvez aisément visiter la presqu’île sur plusieurs jours et le tracé du GR34 passe évidemment en ce lieu. Mais si vous souhaitez concentrer vos visites en une journée, voici quelques points de chute qui pourront vous aiguiller. Au nord de la presqu’île, commencez par visiter la pointe des Espagnols qui fait face à la rade de Brest. Ce nom lui vient de l’occupation des espagnols catholiques, ennemis du roi de France Henri IV, dans un contexte de guerres de religions au XVIe siècle. La pointe est alors militarisée et un fort investit les lieux pour défendre le port de Brest : ce site est totalement gratuit.
Poursuivez vers l’incontournable pointe de Pen-Hir et ses Tas de Pois, pitons rocheux détachés du relief. J’ai été personnellement émerveillée par l’horizon qui se découpe au loin, l’eau agitée en contrebas et ces magnifiques bruyères qui parfument les lieux. Pour profiter au maximum du site très fréquenté en été, n’hésitez pas à venir tôt ou plus tard le soir pour apprécier une nature calme et le lever ou coucher du soleil en prime. Attention tout de même pour le stationnement, les parkings sont gratuits mais très cahoteux et parsemés de gros cailloux, pas terrible pour les voitures. Et j’ajouterai qu’il faut redoubler de vigilance pour les familles avec enfants en bas-âge car le site est à l’état naturel, donc il n’est pas sécurisé par des gardes-fou près des falaises.




Cap au sud pour découvrir le cap de la Chèvre ! Ce dernier est un peu moins fréquenté que les précédents et fait tout autant partie du Parc Naturel Régional d’Armorique, que les deux autres sites en presqu’île de Crozon cités dans cette article. Autour d’un sémaphore encore en activité, on trouve une lande rase restaurée depuis les années 1990-2000, de hautes falaises offrant un paysage dramatique et, par temps clair, vous distinguerez d’un côté la pointe de Pen-Hir et de l’autre la pointe du Raz.
Et sur la route pour entrer ou sortir de la presqu’île, ne manquez pas de vous arrêter pour succomber aux excellents plateaux de fruits de mer et poissons du restaurant « Les Viviers de Terenez », où la réservation est plus que recommandée. Vous mangerez dans un cadre idyllique au cœur de l’Aulne maritime.


Locronan & Quimper
Bienvenue en Cornouailles, ou en breton « Degemer mat » ! Interdiction de quitter le Finistère sans avoir visité la Petite Cité de Caractère de Locronan, un bijou d’architecture et berceau d’artisans en tous genres. Ses édifices de pierre, ses toits d’ardoise et ses rues pavées bordées de beaux hortensias vous feront voyager en plein dans les traditions celtes. La plupart des bâtiments du village s’articulent autour d’une place centrale, mais osez arpenter les ruelles adjacentes et découvrir des maisons cossues, des ateliers d’artisans cachés, ou encore des crêperies à tomber comme « Ar Billig ». Le stationnement dans le village est payant avec un tarif journalier de 5€.




Le personnage principal auquel le village doit sa renommée est Saint Ronan. Un culte en sa mémoire est levé et de nombreux pèlerins se rendent en l’église de Locronan pour le prier, à l’instar de la duchesse Anne de Bretagne et une procession annuelle est toujours célébrée en l’honneur du saint. Le tombeau symbolisant le gisant de Saint Ronan est visible dans l’église du village, ainsi que de multiples vitraux qui lui rendent hommage. Un superbe point de vue sur le clocher se trouve au niveau du manoir de Kerguénolé en remontant la rue Saint-Maurice.




Enfin, à seulement 20 minutes en voiture, venez donc faire un tour à Quimper, ville d’Art et d’Histoire, cité épiscopale et des ducs de Bretagne. Des remparts à l’ancien bourg médiéval, on remonte dans le temps avec pour première visite la cathédrale Saint-Corentin. Ce monument du XIIIe siècle est de style gothique, avec une façade principale richement décorée et flanquée de deux flèches culminant à 75 mètres de hauteur. A l’intérieur, ce qui frappe le visiteur, c’est la déviation de la nef par rapport au chœur, due certainement aux contraintes du terrain.



En vous promenant dans les rues autour de cette édifice, de nombreuses maisons à pans de bois et en encorbellement ponctuent la vieille ville. Si vous avez l’œil, peut-être remarquerez-vous les différentes sculptures cachées sur les édifices. Quimper a pour autres spécialités la faïence et les magnifiques costumes bretons présentés par des groupes de danses et musiques folkloriques. Un savant mélange de traditions !
Pour refermer cet article, je dirais que le secret le mieux gardé de la Bretagne c’est qu’il est loin de pleuvoir tout le temps ! Un séjour en Finistère, c’est la promesse de ne pas s’ennuyer une seconde, car il y a toujours des belles randonnées à faire, des plages à voir et des phares à gravir, des crêpes à déguster et la gentillesse infinie des bretons. Cette proposition d’itinéraire fonctionne que vous ayez une seule résidence et rayonniez autour, ou en itinérance comme en van par exemple. Quelle suggestion de visite en Finistère me feriez-vous pour la prochaine fois ?
























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